XVIIe-XVIIIe siècles
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Cette édition reproduit pour la première fois depuis le XVIIe siècle, le texte de Dom Juan édité à Amsterdam en 1683. C’est la seule version de la pièce de Molière produite en «collaboration» avec la censure française permettant de préciser tous les passages qui ont été jugés scandaleux et de reconstituer ainsi la version «originale». Jusqu’ici, les éditeurs de Molière choisissaient, chaque fois de manière différente, les variantes du texte d’Amsterdam qu’ils reproduisaient. Fidèles aux principes qui gouvernent actuellement l’édition de Shakespeare, nous donnons dans son intégralité ce texte, publié presque certainement d’après une transcription de la pièce telle qu’elle avait été jouée par la troupe de Molière en 1665. Nous revenons ainsi à un premier Dom Juan, aussi proche que possible du texte créé par Molière.
Extraits d'un article paru dans "Le monde" du vendredi 16 juillet 1999: UN "FESTIN" ÉDITORIAL, " Le "Dom Juan" de Molière connut au moins trois versions. A un texte "composite", Joan Dejean a préféré l'édition de 1683, qui échappa à la censure du roi et des comédiens de Molière. Un parti pertinent. (...) De là, le choix différent de Joan Dejean pour la très belle édition qu'elle publie chez Droz et qui constitue le 500ème titre de la vénérable collection "Textes littéraires français". Inspirée par les pratiques éditoriales de la critique shakespearienne, elle publie l'un des Dom Juan, à savoir, le Festin de pierre tel qu'il est paru à Amsterdam en 1683, dont elle se limite à corriger les coquilles. Un tel parti lui permet, à la fois, de respecter l'intégrité du texte tel qu'il a été imprimé dans l'un de ses états et de s'interroger sur les raisons qui ont fait que, durablement, la pièce de Molière n'a été connue en France que défigurée et aseptisée." Roger Chartier
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La dette de la littérature française contractée envers la production espagnole du Siècle d’Or est reconnue. Un exemple : entre 1614 et 1618 parurent les deux parties du Don Quichotte. Deux notices de cette Bibliographie critique décrivent la fidélité, les habiletés, les déboires et le succès de la tradition d’Oudin et de Rosset jusqu’à la nouvelle refonte de Filleau de St-Martin (1677-78). Une soixantaine de notices étudient les nouvelles, les pièces de théâtre et les poésies centrées sur l’illustre hidalgo. La description des premières éditions et des réimpressions de tous les ouvrages, les index et les renvois font des 517 entrées de cette bibliographie un outil indispensable pour l’étude des rapports franco-espagnols au XVIIe siècle.
Bibliographie critique de la littérature espagnole en France au XVIIe siècle. Un article paru dans ABC, grand journal national espagnol, fait l'éloge du dernier livre de José Manuel Losada Goya intitulé "Bibliographie critique de la littérature espagnole en France au XVIIe siècle". Ce chef d'oeuvre ouvre de nouvelles voies dans l'histoire des littératures comparées. L'influence des grands auteurs espagnols dans la littérature française du XVIIe siècle, les traductions et imitations d'un Cervantes.... sont autant des thèmes abordés dans cet ouvrage. Voici quelques extraits de l'article : "La "Bibliographie critique de la littérature espagnole en France au XVIIe siècle" de José Manuel Losada Goya es una obra monumental que está llamada a abrir innumerables caminos para la historia de las literaturas comparadas. (...) Con intachable pulcritud, Losada Goya ha circunscrito su espléndida investigación al siglo XVII. Bastaría con alargar esa frontera temporal para descubrir que, en verdad, la influencia española fue mucho más honda."
Juan Pedro Quiñonero
ABC, el 3 de agosto de 1999
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Louis XV mourut au printemps de 1774, peu regretté par ses sujets. La distance qu’il leur avait marquée paraissait de l’indifférence et ils le tinrent, en plus, responsable de la singulière rigueur de leur vie. L’accession au trône de Louis XVI fut accueillie avec joie. L’annonce en novembre 1774 du rappel des parlements ne fit qu’augmenter la faveur dont jouissait le roi. Cette euphorie allait être de courte durée, détruite par le système fiscal oppressif et, surtout, par l’état de l’économie. Comme le blé, aliment de base, était devenu rare au printemps de 1775, la famine et la colère provoquèrent des émeutes à Paris et dans les villes avoisinantes. Ces soulèvements furent écrasés sans pitié. Quelques mois plus tard, le clergé se réunit en assemblée générale mais ne se prononça que sur des sujets qui le concernaient étroitement. Louis XV était mort de la variole. Une méthode d’immunisation, connue en France depuis la régence, se heurta à l’opposition du clergé qui la jugea une forme de révolte contre la volonté de Dieu. Après la mort du roi, Louis XVI et sa famille se firent inoculer, ce qui entraîna sans tarder la pratique de l’immunisation en France. Bien des écrivains connurent alors une grande prééminence: Rousseau, Beaumarchais, Voltaire, Marmontel, Diderot et le baron d’Holbach, par exemple. Il convient de remarquer deux nouveaux venus d’importance: Bernardin de Saint-Pierre et Jean-Paul Marat, le futur révolutionnaire.